Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Louis XIV au jour le jour

Jeanne van Halewijn

29 Juin 2011 , Rédigé par Louis XIV au jour le jour

dame de Pienne
(Jeanne d'Halluin de Pienne)

  • Fille d’honneur de Catherine de Medicis de 1547 à 1557
  • dame d’honneur de Catherine de Médicis de 1567 à 1580.
  • Née en 1530
  • Décédée en 1580
  • À l'âge de 50 ans
Parents
Mariages et enfants
(pages liées)
Notes

Elle doit rompre son mariage secret avec François de Montmorency, pour laisser ce dernier épouser Diane d'Angoulême.

Iconographie

Jeanne d'Halluin, fille d'honneur de la reine catherine de Médicis de 1547 à 1557, cette peinture a été réalisée par l'artiste Corneille de Lyon (vers 1500-vers 1575).



Portraits par François Clouet. En 1550 : elle a vingt ans. En 1557 : elle a vingt-sept ans

Jeanne van Halewijn (ou Jeanne de Pienne) est le 5ème enfant d’Anthonis van Halewijn, seigneur de Maignelais. Elle entre à l’age de 17 ans au service de Catherine de Médicis en tant que fille d’honneur. C’est une des plus jolies filles de la cour d’Henri II. En 1551, elle tombe amoureuse du fils ainé du connétable Anne de Montmorency, François de Montmorency, qui a le même âge qu’elle. Profondément épris de Jeanne, François de Montmorency s’engage auprès de Jeanne de Pienne en lui signant une promesse de mariage (peut être suivi par un mariage secret selon certains), et la liaison continue dans le plus grand des secrets pendant cinq ans.

Mais en 1556, Henri II désire remarier sa fille naturelle, Diane de France, veuve du duc de Castro, et se cherche un gendre. Son choix se porte sur le fils ainé du connétable de Montmorency, qui a bien du mal à cacher sa joie à l’idée que son fils va pouvoir devenir le gendre du roi de France. Aussitôt averti des intentions du roi, François de Montmorency confesse à son père qu’il aime Melle de Pienne et qu’il s’est déjà engagé auprès d’elle. Fou de rage, le connétable lui rétorque que pour se marier, il faut le consentement du père, et entreprend dès lors de détruire le faux pas de son fils. Avec l’assentiment de Henri II, un tribunal écclésiastique se réunit le 5 octobre 1556 dans une salle du Louvre composé du cardinal de Lorraine, de l’archevèque de Vienne, des évèques de Soissons et d’Orléans, et qui entreprend d’interroger les deux amants. Jeanne de Pienne répond que depuis cinq ans, François de Montmorency lui a promis le mariage et qu’ils ont échangés plusieurs serments. Le jeune homme confirme la déposition de son amie ajoutant que la demoiselle de Pienne est « femme de bien », et qu’il n’attendait que l’occasion favorable pour parler de ses intentions de mariage à ses parents. Le tribunal se retira sans avoir pris de décision, un engagement de serment étant alors aussi valable qu’une cérémonie de mariage. Toujours furieux, Anne de Montmorency, adresse alors une requête au pape Paul IV lui demandant d’annuler l’engagement de son fils (effectué sans son consentement), et pour faire bonne mesure, envoie à Rome comme porteur de la missive, le coupable lui-même, François de Montmorency. Pour faire bonne mesure et avec le consentement du roi, Jeanne de Pienne est enfermée au couvent des Filles Dieu. Le scandale est énorme à la cour et les pamphlets s’en donnent à cœur joie :

Montmorency, te souvienne
De ta Pienne
Qui ne dort ne nuit ne jour,
Ne mets point en oubliance
L’alliance
Qui est faite entre nous deux !

Le pape accepte d’accorder une dispense, mais à la condition que Jeanne de Pienne renonce par écrit à ce mariage. Dès lors, François de Montmorency, travaillé par son père, et commençant à contempler l’idée d’être le gendre d’Henri II rédige une lettre à la recluse en mars 1557 :

"...ayant connu l’erreur où j’étais tombé sans y penser, et trouvant déplaisant d’avoir offensé Dieu, le Roi, Monseigneur et Mme la Connétable, je me dépars de toutes les paroles et promesses de mariage qui sont passées entre nous deux, je suis résolu de n’avoir jamais plus grande et plus particulière communication ni intelligence avec vous..."

Jeanne de Pienne aura ce commentaire cinglant en lisant ce courrier :

Mr de Montmorency montre bien par ses propos qu’il a le cœur moindre qu’une femme et n’est point celui qui m’avait tant de fois dit qu’il perdrait plutôt la vie que de changer de volonté, oui, il m’a abusée, et je vois bien qu’il aime mieux être riche qu’homme de bien. S’il était fils de roi ou prince, m’ayant écrit ce qu’il m’a écrit par sa lettre, je ne le voudrais épouser, et je l’en quitte..."

Libéré de sa promesse, François de Montmorency épouse à Villers-Cotterêt en mai 1557 Diane de France, fille naturelle de Henri II.

La réputation de Jeanne de Pienne est en lambeaux, comment lui trouver un mari après ce scandale retentissant ? Elle demeure au couvent jusqu’à l’automne, où elle accepte la demande de mariage de Florimond Robertet, gentilhomme de la maison royale de Navarre. Le mariage a lieu à l’automne 1557 et Jeanne de Pienne prend le nom de dame d’Alluye (nom d’une terre de son mari) .

Son mari deviendra gouverneur d’Orléans, et dirigera le département des affaires étrangères pour l’Italie, le Piémont et le Levant de 1559 à 1569, date de sa mort. Il sera même envoyé en tant qu’ambassadeur extraordinaire auprès de la reine Elizabeth 1ère en 1563. En 1567, Jeanne de Pienne dame d’Alluye reviendra au service de la reine Catherine de Médicis en tant que dame d’honneur, et ce, jusqu’à sa mort en 1580.

Elle n’aura qu’un fils de son mariage avec Florimond Robertet, Etienne, mort jeune. Quant à François de Montmorency, il mourra un an avant elle, sans avoir eu d’enfants de son mariage.

 

Hôtel d'Alluye et détails de la cour intérieure

Sources :
- "La grande chancellerie", de Hélène Michaud, 1967.
- "Dames et bourgeoises amoureuses ou galantes du XVIème siècle" de Maurice Rat, 1955.

Dame d'honneur des cours françaises.

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article