Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Louis XIV au jour le jour

24 mars 1707: Versailles

24 Mars 2015 , Rédigé par Louis XIV au jour le jour Publié dans #Pierre de Guethem

Jeudi 24 mars 1707 

Versailles 

 

Le roi dîna de bonne heure et alla se promener à Marly

 

Monseigneur le duc de Bourgogne (père) et Monseigneur le duc de Berry (Petit-fils de Louis XIV, et troisième fils du Grand Dauphin et de Marie-Anne-Christine de Bavière) coururent le loup, qu’ils prirent sur le bord de la rivière en deçà, près du pont de Sèvre.

 

 

La forêt de Marly, ou jusqu'au XVIIIe siècle forêt de Cruye, est une forêt domaniale de 2000 ha située dans les Yvelines à 15 km environ à l'ouest de Paris, entre Saint-Germain-en-Laye et Versailles.

 

Elle s'étend sur une longueur d'environ 12 km d'est en ouest sur les communes de Louveciennes, Marly-le-Roi, Saint-Nom-la-Bretèche, Feucherolles...

 

 

Au coeur de Louveciennes, un parc de 23 hectares entouré de bois abrite un projet architectural monumental fruit de l'imagination d'Emad Khashoggi : la construction, par COGEMAD, d'un château de style XVIIe, qui a fait appel au talent des meilleurs artisans français.

 

 

C'est un ancien domaine de chasse des rois de France, puis des présidents de la république.

 

Elle est entaillée, depuis 1935, dans toute sa longueur par l'autoroute de Normandie (A13)

 

 

 

Monsieur le premier (Monsieur de Beringhem) qui avait suivi le roi à Marly et qui était parti d’ici pour Paris à 7 heures, fut arrêté entre la ferme qui est à MM de Saint-Victor et le cabaret qu’on appelle le Point-du-Jour.

 

 

Il était dans son carrosse ; on le fit monter sur le septième cheval de son attelage, sur lequel était monté le valet ou cocher qui lui portait son flambeau.

 

 

Le carrosse revint ici à Marly, et l’on apprit par le cocher et les valets de pied qui le suivaient que M. le Premier avait été enlevé par 12 ou 15 hommes à cheval.

 

 

On en rendit d’abord compte au roi, qui envoya ordre à M. de Chamillart, qui était à l’Etang et à M. de Torcy, qui était à Paris, aux deux autres secrétaires d’Etat qui étaient restés à Versailles de faire partir des courriers pour aller en diligence sur les frontières avertir les gouverneurs d’envoyer des troupes sur tous les passages ; car le roi ne douta point que ce ne fût un parti des ennemis, d’autant plus qu’il était averti qu’un de leurs partis était entré dans l’Artois sans y faire aucun désordre et qu’il n’était point retourné dans leurs places.

 

 

Le roi, avant de se coucher, sut qu’on avait arrêté à Sèvres un homme à cheval qui ne parlait pas bien le français et qui apparemment était de ce parti là ; on le fait interroger, et on aura par lui quelque éclaircissement.

 

 

Le roi fit monter à cheval un brigadier avec 20 gardes pour aller droit à Saint-Denis, M. de Béringhem, fils de M. le Premier, monta à cheval aussi avec des écuyers et des pages du roi, et l’on prend tant de mesures qu’on redoute pas qu’on ne rejoigne ces gens là et qu’on ne délivre M. le Premier, qui par sa santé n’est pas en état qu’on puisse faire faire une grande diligence.

 

 

Si Monseigneur, à sa chasse, est passé la rivière et que la nuit fût survenue, peut-être aurait-il été en quelque danger, car on ne doute pas que ces gens-là n’eussent de plus grands desseins que celui d’enlever un particulier.

 

 

(Ce parti avait résolu d’enlever Monseigneur le duc de Bourgogne ou un des princes ses fils : c’est pour cela qu’il demeura si longtemps sans rien faire.

 

 

Enfin lassés d’attendre, dans la peur d’être découverts, trompés encore par la livrée et le carrosse du roi, ils enlevèrent le premier écuyer.

 

 

Le roi en fut piqué à l’excès, et toutefois GUESTHEM en fut traité avec des faveurs et couru de tout le monde, et à Paris, aux spectacles, des bourgeois et du peuple avec une admiration singulièrement indécente.

 

 

De leur côté, la famille et les amis de M. de Béringhem ne restaient pas inactifs

 

 

En effet, M. de Béringhem, fils de Monsieur le Premier, la marquis de Vassé, son beau-frère, le chevalier de Cassaux, frère de celui qui accompagnait à Meudon le Duc de Bourgogne et le Duc de Berry, enfin, deux écuyers de la petite écurie du Roi, nommés Despinets et Louvain prirent les meilleurs chevaux et coururent là ou ils espéraient délivrer M. le Premier qui était fort aimé

 

 

Trois d'entre eux, avec 20 gardes du corps, prirent la route de Normandie mais ils revinrent sans avoir rien remontré, les deux autres, le chevalier de Cassaux et Louvain, après s'être dirigés sur Saint-Denis poussèrent jusqu'à la route de Meaux et de la Fierté-Milon, puis s'étant rabattu sur l'Oise , ils apprirent que Ghethem avait passé cette rivière à Vernerrie (?)

 

 

Alors, jugeant la course inutile, Cassaux revint à Chantilly pour voir un des partisans qui avait été pris par le capitaine de chasse du Prince de Condé et qui lui donna quelques détails sur Ghethem et la route qu'il avait prise.

 

 

puis ils revinrent à Versailles où ils arrivèrent au moment où Chamillart interrogeait le prisonnier du Pont de Sèvres

 

 

Croyant ses compagnons en sécurité, Bostal raconta qu'il était un lieutenant des Dragons su parti qui, au nombre de six lieutenants et quatre capitaine avaient enlevé le marquis de Béringhem qu'ils avaient plusieurs relais en chemin avec 4 maréchaux des logis et des dragons qui les attendaient

 

 

Ils étaient du parti de Courtrai et devaient ramener le prisonnier à Ath

 

 

Chamillart indigné voulu le menacer et le traiter de voleur, mais il répondit fièrement qu'il n'était pas un voleur, qu'il était un officier des troupe du roi Charles VI et que le m^me traitement qu'on lui faisait, les gens de son parti le feraient à celui qu'on venait de nommé Monsieur le Premier

 

 

 

Michel Chamillart

 

(Paris 2 janvier 1652 - Paris, 14 avril 1721) est un homme politique français. Il est issu d'une famille de robe : son père Guy Chamillart est procureur puis intendant. il commence sa carrière comme conseiller au Parlement de Paris en 1676, avant de devenir maître des requêtes en 1686, puis intendant de Rouen en 1689 et 1690. Apprécié par Louis XIV, avec qui il joue au billard, il est protégé à la Cour par Madame de Maintenon, ce qui lui permet d'intégrer les services centraux de l'administration du royaume à Versailles. Il est nommé contrôleur général des finances en 1699 et secrétaire d'État à la guerre l'année suivante.

 

 

Le soir, il y eut comédie

 

 

Versailles le 24 mars 1707 à minuit

 

 

Monsieur

 

 

Le Roi vient d'apprendre que M. le marquis de Béringhem, son premier écuyer a été enlevé aujourd'hui sur les huit heures du soir entre Sèvres et Paris, dans son carrosse, par douze ou quinze hommes à cheval

 

 

Comme il y a lieu de croire que c'est un détachement d'un parti ennemi qui a fait ce coup là et que l'on ne sait point quelle route il aurait prise pour son retour, Sa Majesté m'ordonne de ce dépêcher ce courrier pour vous informer de cette fâcheuse aventure et vous faire savoir que son intention est que vous donniez tous les ordres qui dépendront de vous

 

 

Dans l'attendue de votre commandement pour essayer de le joindre dans sa retraite , que vous fassiez arrêter à tous les passages les gens suspects qui pourraient s'y présenter en troupes ou séparément , battre l'estrade dans les bois, le long des rivières et partout où vous croyez qu'il pourraient passer et que vous donniez cet avis aux autres commandants des postes qui sont à portée de vous, afin qu'ils s'y conforment

 

 

Signé: Chamillart

 

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article