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Louis XIV au jour le jour

02 mars 1755: Louis de Rouvroy de Saint-Simon

2 Mars 2015 , Rédigé par Louis XIV au jour le jour Publié dans #Almanach Royal

Louis de Rouvroy de Saint-Simon

Saint-Simon
duc de Saint-Simon

 vidame de Chartres

 marquis de Ruffec

 seigneur d'Aysié, d'Empuré, de Verriere, de Martreüil et de Charmé
chevalier de l'Ordre du Saint-Esprit

 Pair de France
(Louis III de Rouvroy de Saint-Simon)

 

image
  • Gouverneur à Blaye
  • ambassadeur de France en Espagne
Parents
 

Portrait d'après Hyacinthe Rigaud

Auteur des Mémoires

Ecrivain et mémorialiste français, Saint-Simon est le fils unique du second mariage du duc Claude, écuyer de Louis XIII devenu duc et pair.

Il faut savoir que son père le duc Claude est prêt à tout pour parvenir à son but. Il a une admiration aveugle pour le roi qui le fait duc de Saint-Simon puis Pair de France. Il va amasser une fortune colossale mais cela ne lui suffit pas.

De son premier mariage avec Diane Henriette de Budos, il n'aura qu'une fille. Voulant à tout prix que ce duché ne soit pas perdu, il va se remarier en 1672 à l'âge de soixante cinq ans. Trois ans plus tard naît Louis de Rouvroy, le futur duc de Saint-Simon.

Je suis né la nuit du 15 au 16 janvier 1675, de Claude, duc de Saint-Simon, pair de France, et de sa seconde femme Charlotte de L'Aubépine, unique de ce lit. De Diane de Budos, première femme de mon père, il avait eu une seule fille et point de garçon. Il l'avait mariée au duc de Brissac, pair de France, frère unique de la duchesse de Villeroy. Elle était morte en 1684, sans enfants, depuis longtemps séparée d'un mari qui ne la méritait pas, et par son testament m'avait fait son légataire universel.
Je portais le nom de vidame de Chartres, et je fus élevé avec un grand soin et une grande application. Ma mère, qui avait beaucoup de vertu et infiniment d'esprit de suite et de sens, se donna des soins continuels à me former le corps et l'esprit. Elle craignit pour moi le sort des jeunes gens qui se croient leur fortune faite et qui se trouvent leurs maîtres de bonne heure. Mon père, né en 1606, ne pouvait vivre assez pour me parer ce malheur...
"

Frêle et seul, Louis, vidame (1) de Chartres, reçoit une formation intellectuelle et morale supérieure à celle que recevait habituellement un jeune seigneur. Particulièrement attiré par l'histoire, il n'aime pas trop le métier des armes. Mais ne devant pas déroger à la règle, il participe à diverses campagnes de Louis XIV de 1692 à 1701.

N'ayant pas été nommé brigadier dans l'ordre du tableau de janvier 1702 suite à une invention de Louvois qui fit passer le mérite avant l'ancienneté et l'ancienneté avant la naissance, il décida de remettre au roi sa démission du service armé pour raisons de santé et s'établit à la cour.

A la mort de son père en 1693, il sait qu'il faut consolider ses appuis à la cour. Il se marie donc en 1695 avec Marie-Gabrielle de Durfort de Lorge, (ou Geneviève Françoise) fille aînée du maréchal-duc de Lorge, petite nièce de Turenne et cousine du roi d'Angleterre Guillaume III d'Orange-Nassau.

Le duc de Saint-Simon va toujours donner le change. Alors qu'on le croit désoeuvré et inoffensif, il passe son temps à épier les faits et gestes de la cour. Il arpente les corridors du pouvoir, compte les sourires et les sourcils froncés du roi, épie le va-et-vient des ministres, des maîtresses, des confesseurs, des favoris, recueille les souvenirs des vieux courtisans et écoute, au besoin, aux portes. C'est la nuit dans un cagibi qu'il consigne les événements mémorables de la journée.

La mort du Dauphin en 1711, celle du duc de Bourgogne en 1712 et celle de Louis XIV en 1715 vont profondément modifier l'existence de Saint-Simon. Lui qui a longtemps eu des rêves de pouvoir va enfin les réaliser ou presque.

C'est au duc d'Orléans qu'échoit la Régence. Bien que très différents, les hommes ont l'un vers l'autre une amitié très solide. Appartenant au Conseil de Régence, Saint-Simon est très déçu par la réalité du pouvoir. Son influence au Conseil diminue rapidement. Il obtient quand même une ambassade extraordinaire en Espagne, à la cour de Philippe V d'octobre 1721 à avril 1722.

En décembre 1723, la mort du Régent met fin à sa vie publique. Fleury et le duc de Bourbon lui font comprendre que sa présence à la cour n'était désormais plus indispensable.

Il se retire sur ses terres de La Ferté-Vidame pour poursuivre la rédaction de ses Mémoires au style pittoresque et imagé d'une grande originalité. Sa bibliothèque est composées de plus de 6200 volumes.

Pendant les trente ans qui lui reste à vivre, plusieurs dizaines de milliers de pages sortiront de sa plume surchauffée. Il fera revivre, sous le règne de Louis XV dont il boude la cour, les règnes de Louis XIII et de Louis XIV dans un langage dont l'intensité et la puissance évocatrice sont restées inégalées.

L'immense manuscrit que sera ses "Mémoires" prend forme. Il fut interrompu à la mort de sa femme en janvier 1743 puis repris six mois plus tard. Une autre interruption le voit rédiger ce chef-d'oeuvre qu'est le Parallèle des trois premiers rois bourbons en 1746 et ce n'est qu'en 1749 qu'il achève le manuscrit de deux mille huit cent cinquante quatre pages reliées en onze portefeuilles à ses armes et destinées à une publication posthume.

Les Mémoires achevées en 1753 furent, après la mort de leur auteur le 2 mars 1755, confisquées avec d'autres papiers sur l'ordre de Louis XV contresigné par Choiseul. Leur première édition incomplète date de 1829-1830.

Leur première édition complète date de 1879-1928.


(1) Titre de l'officier qui représentait l'évêque dans l'administration de la justice temporelle et dans le commandement de ses troupes.


D'après : histoire-en-ligne.com/article.php3?id_article=4.

 

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