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Louis XIV au jour le jour

chapelle royale

16 Mars 2015 , Rédigé par Louis XIV au jour le jour Publié dans #Chapelle Royale

La musique fait partie intégrante de la vie de la Cour de France.

Elle est omniprésente, que ce soit aux divertissements de cour comme Les Playsirs de l’Ilsle Enchantée (1664) offerts par le Roi à sa maîtresse Louise de la Vallière, lors des carrousels, des soirées d’appartements, des « concerts du dimanche de Sa Majesté », de ses dîners et soupers (nos déjeuners et dîners respectivement), des représentations de comédies-ballets puis de tragédies lyriques, sans compter les revues de troupes et les fois où Louis XIV lui-même chantait en s’accompagnant à la guitare.

Jean François Solnon notait avec pertinence dans son ouvrage de référence La Cour de France qu’il ne se passait pas un jour sans musique à Versailles, où le Roi Soleil se fixe définitivement à partir de mai 1683.


Si des institutions telles que la Chapelle existent depuis François Ier et rappellent le souvenir des temps médiévaux, c’est sous le règne de Louis le Grand que les différentes pièces qui composent la mécanique musicale de la Cour vont se fixer, et se figer pour près d’un siècle. 


La musique relève essentiellement de la Musique de la Chapelle, de la Musique de la Chambre et de la Grande Ecurie, divisions de la Chapelle, la Chambre et l’Ecurie.

A chacun de ces départements musicaux échoit des tâches théoriquement différentes bien qu’il ne soit pas rare que des musiciens de l’une des formations viennent au besoin compléter l’effectif d’une autre.

Nous allons brièvement étudier chacun de ces groupes.

 

La Chapelle Royale

(« Chapelle-Musique », « Chapelle de Musique »)


Elle s’occupe, comme son nom l’indique, des offices religieux.

Nomade, elle suit le Roi et la Cour dans leurs déplacements de châteaux en châteaux.

Par exemple, la Cour a l’habitude de passer l’hiver à Fontainebleau, de chasser à Chambord… 


Elle est placée sous la direction d’un Maître de Chapelle depuis François Ier mais celui-ci ne connaît généralement rien à la musique, puisque c’est un poste honorifique pour haut dignitaire de l’Eglise, le plus souvent un cardinal ou un évêque.

Le fonctionnement de la Chapelle-Musique repose donc en réalité sur les sous-maîtres de la Chapelle.

Ces derniers servent par quartier (quartier de janvier, d’avril, de juillet et d’octobre depuis le milieu du XVIIème siècle jusqu’à 1761, ensuite les sous-maîtres deviennent maîtres et servent par semestre) et sont recrutés par concours; Charpentier ne put passer toutes les épreuves en 1683, étant tombé malade et le Roi lui octroya d’ailleurs une pension pour le consoler.

Habituellement, on trouve sous Louis XIV un mélange de faveur et de compétence. Souvent, un grand musicien surpasse les autres par sa stature et finit par cumuler les quartiers et à jouer le rôle de primus inter pares.

Ce sera Michel Richard Delalande, le « Lully français » lors du crépuscule solaire, André Campra sous le règne de Louis XV et Joseph Cassanéa de Mondonville sous Louis XVI.  


Le sous-maître a des responsabilités liturgiques (organisation de processions), matérielles (éducation des enfants, confort, nourriture…) et bien sûr musicales.

Il doit veiller à la qualité de l’ensemble, instrumentistes aussi bien que chanteurs, les fait répéter, choisit les œuvres et dirige leur exécution.

Il est de facto « compositeur de la Chapelle »

L’effectif est composé de simphonistes (instrumentistes), pages, chantres et d’un organiste.

Ce dernier est aussi recruté par concours et sert aussi par quartier.

Couperin sera choisit en 1693, le Roi ayant demandé un délai de réflexion tant la compétition était serrée.

Il restera à ce poste jusqu’en 1721.

Jacques Rigaud, Réception des chevaliers de l’ordre du Saint Esprit dans la chapelle de Versailles. D.R.

 

Il s’agit de l’une des chapelles provisoires que connut successivement Versailles avant la construction du splendide vaisseau blanc élévé par Robert de Cotte et presque achevé en 1710. Elle se situait à l’emplacement de l’actuel Salon d’Hercule, au bout des Grands Appartements.


Tous les matins, après son conseil, le Roi va à la chapelle et écoute trois motets: « un grand, un petit et un Domine salvum fac regem« 

 

Les courtisans sont assidus, plus pour le spectacle musical et le maître que par ferveur : certaines dames font relier un roman à la mode en missel.

Une autre fois, un officier des gardes de corps facétieux ordonne à haute voix aux soldats de se retirer, le Roi ne venant pas assister au service. Immédiatement, la chapelle se vide de ses perruques in-folio.

Arrive ensuite Louis XIV, étonné de voir si peu de monde présent.

Le capitaine lui explique la plaisanterie et le souverain en rit fort…

 

 

La Chapelle Musique*
le Maître de Chapelle
4 Sous-Maîtres, servant par quartier
Des Chantres
Etat en 1702 Etat en 1762
6 enfants des Pages de la Chambre 6 enfants des Pages de la Chambre
9 dessus dont 6 castrats 8 dessus, dont 7 italiens
18 hautes-contres 7 hautes-contres
24 hautes-tailles 5 tailles
13 basses chantantes 9 basses
3 basses jouant du serpent
 Des simphonistes (instrumentistes)
Un organiste

*Occasionnellement, pour le plain-chant, on fait appel aux chapelains de la Chapelle Oratoire. 

Plus généralement, les grands motets mobilisent en effet toute la « Musique du Roy » c’est-à-dire « La  Chapelle Royale » (chœurs et solistes, orgue et basse continue environ 100 personnes mais par quartiers donc 50 effectifs), « La Chambre » (chanteuses, musique instrumentale de divertissements comprenant les vingt-quatre (grande bande) et les vingt-et-un (petite bande) violons du Roy) et la « Grande Ecurie » (musique de cérémonie: violons, trompettes, bassons, fifres, tambours)

Rappelons enfin qu’il n’y a pas de femmes chanteuses à la Chapelle, d’où le recours à celles de la Chambre en cas de besoin.

 

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