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Louis XIV au jour le jour

29 décembre 1661: Antoine Girard, sire de Saint-Amand

29 Décembre 2017 , Rédigé par YANN SINCLAIR Publié dans #Calendrier

 

Marc-Antoine-Girard-de-saint-amant-copie-1.jpg

Marc Antoine de Gérard de Saint-Amant
sieur de Saint-Amant
Membre de l'Académie française (n° 21, 1634)
 
(Marc Antoine Gérard)

 

Poète libertin

militaire et diplomate français

Parents

 

"Le poète ne pouvait pas prétendre, sans usurpation, à la noblesse d'origine. En 1625, il acceptait encore d'être le fils d'un bourgeois, ainsi qu'on le voit par une transaction du 8 janvier, entre Anne Hatif, veuve d'Antoine Gé(i)rard et les (?) Anthoine Girard, son fils aîné, commissaire ordinaire de l'artillerie de France, Pierre d'Azémar et damoiselle Anne Girard, son épouse. En revanche, un acte notarié du 25 avril 1634 nous présente écuyer Marc Antoine de Gérard, et l'un de ses frères cadet, écuyer Salomon de Gérard, cornette colonel d'un régiment de cavalerie en Allemagne.

Antoine Gérard réussit, malgré sa naissance roturière, à se faufiler dans les rangs privilégiés de la noblesse ; né huguenot, il s'est donné les dehors d'un catholique (1) et a été inhumé avec les honneurs de la sépulture ecclésiastique. Mais ce qu'il a essayé de cacher à ses contemporains, ce qu'il a pu faire oublier, s'est découvert dans de malencontreux papiers qui ont bravé la dent du temps et celle des rats. On sait aujourd'hui ce qu'était ce gentilhomme poète : cela n'enlève rien à son mérite littéraire."
(Revue de Bretagne, de Vendée et d'Anjou, d'après Les Verreries de la Normandie, les gentilshommes et artistes verriers normands de M. Le Vaillant de la Fieffé, descendant d'une des nobles familles de verriers)

(1) En fait, il se convertit en 1627 après le procès du Parnasse satirique, et il ne manquera pas de peindre cette conversion dans une longue poésie qu'il appellera Le Contemplateur et qu'il dédiera à un évêque.

"Grand voyageur, il visita plusieurs pays d’Europe, l’Amérique du Nord, le Sénégal, les Indes, parlait plusieurs langues vivantes, s’intéressait à la musique, à la peinture, aux sciences, fréquentant aussi bien les jansénistes que les libertins, le salon de l’hôtel de Rambouillet, où il s’efforçait, sous le nom de Sapurnius, de mériter ses entrées par d’ingénieuses délicatesses, que de l’hôtel de Liancourt.
Durant sa jeunesse et son âge mûr, il hanta les cabarets avec de joyeux compagnons tels que, Faret, Colletet, Vion d'Alibray, etc. et c’est dans le bruit, la bonne chère et le vin où il cherchait la plus joyeuse inspiration qu’il écrivait ses pièces bachiques, comme les Cabarets, la Chambre du débauché, la Crevaille, le Fromage, la Vigne, les Goinfres, d’une verve si joyeuse et d’un style si haut en couleur.

Il fut lié avec le duc de Retz, le maréchal de Créqui et le comte d’Harcourt, qu’il accompagna dans ses expéditions et ses ambassades. C’est près de ce dernier qu’il se lia d’une amitié restée fameuse avec Faret, secrétaire des commandements du comte.
Nommé gentilhomme ordinaire de sa maison par la reine de Pologne, Marie-Louise de Gonzague, il alla résider deux ans à Varsovie. Il passa ses dernières années dans un calme modeste et même, si l’on en croit Boileau (Satire I), dans une grande gêne et mourut dans la misère.

Saint-Amant passait, auprès des connaisseurs, pour la première muse de son temps. Toujours emporté par sa fougue et son caprice, cet écrivain très original, fantasque et capricieux a touché en maître toutes les cordes de la lyre poétique. Saint-Amant avait au plus haut degré le sentiment de la poésie, pas seulement dans les satires, mais par des odes, des sonnets, voire même par son Moïse sauvé (1653, in-4°), longue idylle héroïque, citée à tort comme une épopée, et que Boileau a si vivement attaquée dans son Art poétique. Le combat de Moïse et de l’Égyptien, le bain de la princesse Rermuth, la comparaison de la couleuvre et de l’oiseau, etc., sont des morceaux remarquables. Après l’avoir durement critiqué dans les Satires, Boileau finit par lui rendre plus de justice dans les Réflexions de Longin.

Outre le Moïse et les Œuvres poétiques (Paris ; 1629-1643-1649, 3 parties in-4°), Saint-Amant a publié : Rome ridicule, petit poème burlesque (1643, in-4°) ; Stances sur la grossesse de la reine de Pologne (1650, in-4°) ; Stances à M. Corneille sur son Imitation de Jésus-Christ (1656, in-4°) ; la Génération (1658, in-4°).

Refusant de se plier aux règles édictées par Malherbe, il sombra dans l’oubli, après 1650, avec le triomphe du goût classique, avant d’être redécouvert au XIXe siècle, ce poète original est, depuis, considéré comme l’un des esprits les plus modernes de son siècle. Il inaugura le style qualifié de « burlesque ». Le succès obtenu par son ode sur la Solitude rédigée en 1619 fut tel qu’elle fut imitée, imprimée et traduite. Le reste de son œuvre se démarque clairement de la tradition académique. Le vocabulaire, le rythme et les images de ses poésies baroques comme les Saisons et les Visions, burlesques comme le Passage de Gibraltar et la Rome comique, ou épiques comme le Moïse sauvé brillent d’un éclat baroque.

Élu, dès sa création en 1634, membre de l’Académie française (au fauteuil 22) et, bien que celle-ci ne fût fondée sous l’impulsion de Richelieu qu’un an plus tard, il travailla à la partie « comique » du dictionnaire."
(Wikipédia)

 

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