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Louis XIV au jour le jour

27 juillet 1675: Décès de Turenne

26 Juillet 2014 , Rédigé par Louis XIV au jour le jour Publié dans #Calendrier

Portrait par Robert Nanteuil

Décès de Turenne à Sasbach, dans le pays de Bade

 

 La mort du Maréchal de Turenne à la bataille de Salzbach (Allemagne) achève le cycle des grandes victoires françaises contre les armées de la Triple Alliance.

 

né le 11 septembre 1611 au château de Sedan (Ardennes

 

  vicomte de Turenne, duc de Bouillon, prince de Sedan, généralement connu sous le nom de Turenne.

 

Maréchal de France en 1643 et maréchal général des camps et armées du roi en 1660, il fut l'un des meilleurs généraux de Louis XIII puis Louis XIV.

 

Famille 

Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon est petit-fils de Guillaume le Taciturne par sa mère Élisabeth de Nassau, et fils de Henri de la Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne, premier gentilhomme de la chambre d'Henri IV, maréchal de France en 1592, duc de Bouillon par son premier mariage avec Charlotte de La Marck.


Élevé dans la religion réformée, il se convertit au catholicisme en 1668 sous l'influence de Bossuet, notamment après la lecture de son livre Histoire des variations des Églises protestantes, et la pression royale, et accède aux plus hautes dignités : il est fait prince étranger en 1651, maréchal de France et maréchal général.


Turenne épousa en 1653 Charlotte de Caumont La Force, fille de Armand Nompar de Caumont.

 

Elle mourut en 1666.

 

Ils n'eurent pas d'enfants.


Guerre de Trente Ans 

Pendant la Guerre de Trente Ans, il fait ses premières armes dans l'armée hollandaise de son oncle, le stathouder Frédéric-Henri d'Orange-Nassau, qui lui offre un commandement en 1626.

 

Il s'illustre notamment au siège de Bois-le-Duc en 1629. Cependant, il choisit l'année suivante de passer au service de la France, plus prestigieux.

 

Richelieu le nomme colonel et il participe au siège de La Mothe en 1634, où ses états de service lui valent une promotion au grade de maréchal de camp.

 

Après avoir participé à diverses campagnes en Lorraine, sur le Rhin et dans les Flandres, il s'empare notamment de Saverne en 1636 et de Landrecies en 1637, il dirige l'assaut sur la puissante forteresse de Brisach en 1638 et obtient sa capitulation le 17 décembre.


Sa réputation allant croissant, il sert en Italie de 1639 à 1641 sous le commandement d'Henri de Lorraine-Harcourt et s'illustre à plusieurs reprises, puis participe comme commandant en second à la conquête du Roussillon en 1642.

 

Il est nommé maréchal de France le 19 décembre 1643 et est envoyé en Alsace où les armées françaises sont en position délicate.

 

Il réorganise l'armée et traverse le Rhin au mois de juin 1644 avant d'opérer sa jonction avec les forces de Condé, qui prend le commandement.

 

Il participe aux sièges de Mayence et de Philippsburg et aux batailles de Fribourg (1644) et Nördlingen (1645) aux côtés de Condé.

 

Celui-ci reparti, il mène ensuite avec ses alliés Suédois une campagne décisive qui se termine par la victoire de Zusmarshausen le 17 mai 1648 et son armée dévaste la Bavière.

 

 

Les traités de Westphalie sont signés peu après et mettent fin à la guerre de Trente Ans.

Guerres de Louis XIV 

Un temps passé du côté des Frondeurs, il échappe à l'arrestation dont sont victimes d'autres princes (dont Condé) et cherche l'aide des Espagnols.

 

Il connaît à cette occasion l'un de ses rares revers militaires en étant vaincu lors de la bataille de Rethel le 15 décembre 1650.

 

Après la libération des princes, il se réconcilie avec Mazarin et obtient le commandement des armées royales lorsque Condé se révolte à nouveau.

 

Après l'indécise bataille de Bléneau le 7 avril 1652, il bat l'armée espagnole commandée par Condé au faubourg Saint-Antoine et réoccupe Paris le 21 octobre 1652, obtenant définitivement le pardon de Louis XIV.

 

Poursuivant la lutte contre Condé et les Espagnols, il les bat à Arras le 25 août 1654 mais est à son tour sévèrement battu à la bataille de Valenciennes le 16 juillet 1656.

 

Il remporte néanmoins la décisive victoire des Dunes, près de Dunkerque, le 14 juin 1658, et le traité des Pyrénées signé l'année suivante met fin à la guerre franco-espagnole.


Durant la guerre de Dévolution, il dirige l'armée française qui envahit la Flandre et s'empare de plusieurs villes.

 

Durant la guerre de Hollande, battu par les Impériaux de Raimondo Montecuccoli, il est obligé de repasser le Rhin en 1673.

 

Il prend sa revanche le 16 juin 1674, à la bataille de Sinsheim, où il empêche la jonction des deux armées ennemies.

 

Un mois plus tard, il ordonne le ravage du Palatinat.

 

Il vainc à nouveau les Impériaux en Alsace à la bataille d'Entzheim en octobre 1674, mais devant la disproportion des forces, il se replie sur Saverne et Haguenau, laissant les Allemands prendre leurs quartiers d’hiver en Alsace.

Contrairement à tous les usages militaires du temps, il n’hésite pas à attaquer en plein hiver, fond sur Belfort le 27 décembre 1674, entre dans Mulhouse le 29.

 

Les impériaux sont basés à Turckheim, dans une vallée des Vosges (côté alsacien).

 

Sa stratégie consiste à surprendre l'ennemi en attaquant par la montagne.

 

Il monte au-dessus de la ville de Thann, passe à côté du château de l'Engelburg (qui n'a pas encore été détruit par Louis XIV), et établit son camp à l'endroit encore dénommé aujourd'hui « camp Turenne »

 

Puis son armée longe la crête et, arrivée au-dessus du camp adverse le 5 janvier 1675, déboule dans la vallée et prend l'adversaire par surprise: il y a très peu de victimes et l'adversaire est mis en fuite.


La bataille de Turckheim est un modèle du genre :

  • Information plusieurs jours à l'avance sur la viabilité du terrain,
  • Préparation de la marche d'approche,
  • Surprise (froid, arrivée par la montagne), etc.

Les Impériaux sont contraints de battre en retraite et de repasser le Rhin. Louis XIV donne de nouveau à Turenne le commandement de la campagne de 1675, où il se trouve de nouveau face à un vieil adversaire, Montecuccoli.

 

Pendant deux mois, tous deux déploient leurs plus beaux dons de manœuvriers.

 

Lors de la Bataille de Salzbach, enfin Turenne est sur le point d’amener son adversaire sur les positions qu’il juge souhaitables pour une bataille décisive, lorsqu'il est tué par un boulet de canon. Raimondo Montecuccoli se serait alors écrié : « Il est mort aujourd'hui un homme qui faisait honneur à l'Homme ! ».

 

Cependant, à l'approche du danger, il ne pouvait réprimer un frissonnement de tout son corps.

 

On l'entendit encore à la fin de sa carrière, alors qu'il avait atteint les dignités les plus élevées, marmonner avec colère: « Tu trembles, carcasse, mais tu tremblerais bien davantage si tu savais où je vais te mener »

 

Postérité

  • Le boulet ayant tué Turenne est exposé au musée de l'Armée à Paris ainsi qu'au musée Turenne à Sasbach (Allemagne).
  • Napoléon Ier disait son admiration pour le génie militaire de Turenne, et affirmait qu'en toutes circonstances il aurait pris les mêmes décisions que lui.
  • Le nom de Turenne a été donné à un cuirassé de croisière, 850 cv - 12 canons - portant pavillon de l'amiral Henri Rieunier dans l'escadre d'Amédée Courbet (lui étant à bord du Bayard, cuirassé de croisière, frère du Turenne).
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