21 septembre 1687: Versailles

Mercredi 21, à Versailles. 

Le roi dîna à son petit couvert, et alla tirer dans son parc

Monseigneur alla tirer dans la plaine Saint-Denis. 

 

On a eu nouvelles que madame la princesse de Toscane, sœur de madame la Dauphine, étoit assez considérablement blessée d'une chute qu'elle a faite dans une roulette.

On croit que deux filles qui étoient avec elle en mourront. 

On croit que M. de Lorraine marche en descendant le Rhin. M. de Bavière est retourné à Munich; ses troupes sont au delà du Rhin. 

Le roi conserve à M. Pelletier* une pension de 20,000 écus. 

Le roi a donné à M. de Luxembourg pour M. le comte du Luc, son fils, le régiment de Provence qu'avoit Magny.

Le roi lui dit qu'il auroit voulu lui en pouvoir donner encore un meilleur, mais qu'il n'avoit vaqué que Champagne, qu'il n'auroit pas voulu demander.

M. de Luxembourg répondit qu'il étoit fort content, puisque c'étoit un bataillon de campagne. 

M. de Louvois a eu un accès qui a avancé de quatre heures.

* M. de Ponchartrain refusa longtemps la place de contrôleur général, dont il sentoit les difficultés à l'entrée d'une grande guerre, et n'a jamais bien pardonné à M. Pelletier, qui la quittait par cette même raison, de l'avoir proposé et engagé le roi à le forcer de l'accepter.

Ce fut pourtant sa fortune.

Pour Harlay, procureur général, c'étoit lui qui avoit trouvé l'invention inconnue jusqu'à lui de légitimer un bâtard sans en nommer la mère.

Il en fit l'essai sur le chevalier do Longueville qui fut tué à Philipsbourg, dans la vue des enfants du roi et de madame de Montespan, qui aussitôt après furent légitimés sur cet exemple.

(1) M. de Harlay avoit acheté sa charge 2,400,000 livres de M. Fouquet. (Note de Dangeau. )