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Louis XIV au jour le jour

19 mai 1707: Marly

18 Mai 2017 , Rédigé par Louis XIV au jour le jour Publié dans #Lettre de la princesse Palatine

Marly, 19 mai 1707

 

Je ne suis pas étonnée que l'électeur (de Hanovre) ne s'informe pas de vous ; il ne s'intéresse à personne; mais il lui arrive ce qui survient à de pareilles gens, personne ne s'intéresse à eux.

 

Il ne se pique pas d'être poli, et on le voit bien d'après ceux qui sont à sa  cour, car il est impossible de voir quelqu'un plus lourd et plus maussade que le jeune comte de Platten; s'il ne m'avait pas été recommandé chaudement par ma tante, et si son père et sa mère n'avaient été de mes bons amis, je l'aurais laissé mettre en un endroit où il aurait eu tout le temps de faire des réflexions et d'apprendre à vivre, car il avait bien mérité la Bastille, mais de graves raisons m'ont amenée à le sauver.

 

Il y a aux Invalides un Allemand (le roi croit qu'il est du Palatinat) qui a cent neuf ans et qui a une fille de vingt-deux ans.

 

Je voudrais que ma tante arrivât au moins à cet âge.

 

Il n'y a plus à la cour que tristesse, ennui et méfiance; on répand contre le roi et contre les généraux et les ministres des libelles qui sont un témoignage de la grande méchanceté de ce temps-ci .

 

La tête du roi Guillaume. W1LHELMVS III. D. C. ANG. SCO. FRANC. ET HIB. REX. Revers : Un coq et des poules fuyant devant un renard. NIL CANTVS NIL NVMERVS.

Le soleil obscurci par un nuage, un lis flétri. NVNC GLORIA TRANSIT. Revers: Une forteresse dont s'éloignent des assiégeants. NEC AVRO NEC ARMIS. Au-dessous : RHEINFEL ET S. GOAR OBSIDIO IRRISA GALI.IS FVG. II lun. MDCXCIII.

La prise de Lille, les revers éprouvés quelquefois par Philippe V, en Espagne, provoquèrent des médailles qui montrent le coq gaulois fuyant devant le lion britannique.

La reine Anne endormie sous un pavillon auprès duquel des hommes tenant une corde coupent les cheveux à Louis: PHILISTER VBER DIR SIMSON. Au bas : POST VARIAS VRBES ET DVACVM GALLIS EREPTVM D. 27 IVN. 1710. Revers : La reine joue de la harpe. Louis, en costume de malade, chante en se soutenant sur deux béquilles. — II faut s'accoutumer aux dames. Au bas : LUDOVIC. MAGN. ANNA ILLO MAIOR.

Tête couronnée de lauriers : CAROLVS III. HISPANIAR. ET INDIAR. REX CATHOL. Revers : Le roi Philippe, fuyant, dit à un jésuite : QVEM FVGIAM NOVI AD QVEM AVTEM FVGIAM NEQVAQUAM.

 

1 Madame veut sans doute parler des chansons et des couplets qui circulaient sans relâche; les plus malins étaient l'œuvre d'une des filles naturelles de Louis XIV, la terrible duchesse de Bourbon. Cette femme hardie et moqueuse ne vit pas plutôt Mme de Maintenon sur le trône, qu'elle la persécuta de ses couplets ; la dévotion et les malheurs du roi en étaient le sujet ordinaire et le thème éternel:

Tant que vous fûtes libertin,
Vous étiez maitre du destin,

Landerirette;
Ah! pourquoi changer de parti?

Lande riri.

On reconnaît la touche âpre de cette princesse dans des couplets relatifs au retour du duc de Bourgogne revenant de l'armée après une triste campagne:

L'on nous dit que le Bourguignon
Revient avec peu de renom:
Prenons garde qu'il ne nous morde;
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