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Louis XIV au jour le jour

09 septembre 1715: Vincennes

8 Septembre 2014 , Rédigé par Louis XIV au jour le jour Publié dans #Journal du marquis de Dangeau

 

Lundi 9, à Vincennes. 

 

Le roi partit de Versailles à deux heures et arriva ici à cinq en très-bonne santé 

 

il y soit point d'enfants en état d'en ordonner, et M. le duc d'Orléans n'avoit jamais été traité par lui pour y suppléer par le cœur 

 

il crut donc aisément ceux qui lui proposèrent d'en user à cet égard pour Louis XIV comme il avoit été pratiqué pour Louis XIII, sans parler qu'il eût rien permis ni défendu, mais sous prétexte du dernier exemple, parce qu'en effet personne ne s'en soucioit, et que cet abrégé de cérémonies sans fin épargneroit beaucoup d'argent, de temps et de disputes dans une conjoncture où tout eu faisoit naître.

 

Tout fut donc exécuté sur le modèle des obsèques de Louis XIII, c'est-à-dire de toute l'épargne, de toute la modestie, de toute l'humilité, qui peuvent être observées pour un roi 

 

toutes vertus si aimées et si pratiquées, mais en grand, par le père, toutes si inconnues du fils.

 

Personne en effet n'y trouva à redire.

 

** On a eu si souvent occasion de parler dans ces additions de l'exclusion formelle des premiers domestiques des princes du sang de la table et des carrosses du roi, de la reine, et des fils et des filles de France, qu'il seroit superflu d'en rien rapporter ici. On a vu combien le roi en a été jaloux toute sa vie. On regarde donc comme une nouveauté bien grande et bien hardie que le chevalier de Dampierre, écuyer de M. le Duc, tput homme de condition qu'il étoit, fût monté par son ordre dans le carrosse du roi avec lui, et comme les prémices de ce qu'on devoit attendre de la puissance et de l'autorité des princes du sang, et la surprise ne fut pas moindre de ce que M. le duc d'Orléans n'en fit aucun semblant.

 

(1) Cette apostrophe de Saint-Simon contre les plus qu'étranges lettres de Madame est parfaitement justifiée par la publication de la correspondance de cette « Allemande jamais Françoise »

 

Voy. le volume publié à Stuttgard en 1843 par M. Menzel etla traduction en 2 vol. in-12 par M. G. Brunet, qui n'a pas osé traduire les plus obscènes de ces lettres.

 

avoit dans son carrosse M. le duc d'Orléans et madame la duchesse de Ventadour dans le fond avec lui, M. du Maine et le maréchal de Villeroy au devant

 

M. le comte de Toulouse voulut être à la portière, se trouvant incommodé au devant.

 

Le roi n'entra point dans Paris; on passa pardessus le rempart.

 

Dans tout son chemin et surtout au rempart il trouva une infinité de carrosses et de peuple

 

on entendoit les cris de Vive le Roi jusque dans les rues près des remparts. 

 

Le soir, le corps du feu roi fut porté de Versailles à Saint-Denis; on passa par le bois de Boulogne et par la plaine de Saint-Denis.

 

Il fallut même abattre le dessus d'une des portes du parc de Boulogne parce que le chariot qui portoit le roi étoit trop haut *, Les moines de Saint-Denis vinrent bien loin dans la plaine au-devant du corps, et quand on fut à la porte de l'église le cardinal de Rohan leur fit un discours très-éloquent, très-pieux et très-touchant, et dont je tâcherai d'avoir une copie pour la mettre à la fin de ce livre

(1 Ce discours ne se trouve pas dans le manuscrit de Dangeau )

 

M. le duc d'Orléans, après avoir mené le roi à Vincennes, revint coucher à Paris. — M. le Duc accompagnoit le corps du feu roi à Saint-Denis dans un des carrosses du roi, et y fit mettre le chevalier de Dampierre, son premier écuyer **

 

* Le roi n'avoit rien prescrit ni rien défendu pour ses obsèques ; il avoit pourtant eu tout le temps de le faire, puisque non-seulement il avoit fait un testament si plein de dispositions et de précautions, étant encore en santé, puis un codicille pendant sa maladie, mais encore puisqu'il avoit disposé de son cœur en faveur des jésuites de la Maison professe de Paris.

 

N'ayant exprès et volontairement rien défendu, il étoit de règle d'observer toutes les cérémonies usitées en ces occasions, comme il fut pratiqué pour Henri IV en dernier lieu, et comme on eût fait pour Louis XIII s'il ne l'eût très-expressément défendu débouche et par écrit, et prescrit lui-même le peu qu'il permit lui être rendu et jusqu'au chemin qu'on feroit tenir à son convoi par égard à la commodité publique, avec une tranquillité et un héroïsme sans exemple.

 

Le roi ne lais

 

 

 

 

 

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