06 septembre 1683: François-Michel Le Tellier, Marquis de Louvois devient Surintendant des Bâtiments
Louvois
seigneur de Montmirail, de La Ferté Gaucher, de Chaville et de Viroflay
Chancelier de l'Ordre du Saint-Esprit
Garde des Sceaux de l'Ordre du Saint-Esprit
Secrétaire d'État aux Affaires étrangères
Secrétaire d'État français à la Guerre (1662-1691)
Secrétaire d'État à la Guerre (1662-1691)
Né le 2 janvier 1641 à Paris
- Décédé le 16 juillet 1691 à Versailles à l'âge de 50 ans
- Inhumé au couvent des Capucines à Montmartre
Son tombeau se trouve à l'intérieur de l'ancien hôpital de Tonnerre (Hôtel-Dieu)
- Michel Le Tellier, marquis de Barbezieux 1603-1685
- Élisabeth Turpin 1608-1698
- Marié le 19 mars 1662 avec Anne de Souvré, marquise de Courtanvaux et de Messei, descendante de Gilles de Souvré 1646-1715
Il a 6 enfants avec sa femme :
- Michel-François, marquisde Courtanvaux 1663-1721
- Madeleine Charlotte (1665-1735) qui épouse le 29 novembre 1679 François VIII de La Rochefoucauld, duc de La Roche-Guyon (1663-1728)
- Louis-Nicolas, marquis de Souvré 1667-1725
- Louis François Marie, marquis de Barbezieux 1668-1701
- Camille 1675-1718
- Marguerite 1678-1711 qui épouse Louis Nicolas de Neufville de Villeroy, marquis d'Alincourt.
- Filleul: François de Sève 1658
- Témoin au mariage de Nicolas Jehannot de Bartillat, baron d'Huriel 1638-1718 et de Anne-Louise Habert de Montmort /1640-1680
- Témoin au mariage de Claude Poan + et de Anne Girardon 1673
Son père lui obtient de Louis XIV la transmission de sa charge de secrétaire d'État de la Guerre, alors qu'il n'a même pas quinze ans, le 14 décembre 1655. Il n'en fut le plein détenteur qu'en 1677 mais, dès le 24 février 1662 (soit à 21 ans), il est autorisé à exercer la charge en l'absence de son père et assiste celui-ci dans l'administration de la Guerre, et on estime que vers 1670 il y joue le premier rôle. En 1672, il devient ministre d’État et entre au Conseil d'en haut. Il intrigue contre Jean-Baptiste Colbert pendant l'« Affaire des poisons » et, à la mort de ce dernier, obtient sa place de surintendant des Bâtiments, Arts et Manufactures de France (6 septembre 1683), ce qui lui permet de prendre en main la construction du château de Versailles1.
En 1689, il convainc Louis XIV de la nécessité d'un second ravage du Palatinat.
Voltaire le décrit ainsi dans « Le siècle de Louis XIV » : « Il fut plus estimé qu’aimé du roi, de la cour et du public ; il eut le bonheur, comme Colbert, d’avoir des descendants qui ont fait honneur à sa maison, et même des maréchaux de France ; il n’est pas vrai qu’il mourut subitement au sortir du conseil, comme on l’a dit dans tant de livres et de dictionnaires. Il prenait les eaux de Balaruc2, et voulait travailler en les prenant : cette ardeur indiscrète de travail causa sa mort, en 1691. »
L'abbé de Choisy écrit de lui : « Michel Le Tellier avait reçu de la nature toutes les grâces de l'extérieur : un visage agréable, les yeux brillants, les couleurs du teint vives, un sourire spirituel, qui prévenait en sa faveur. Il avait tous les dehors d'un honnête homme, l'esprit doux, facile, insinuant ; il parlait avec tant de circonspection, qu'on le croyait toujours plus habile qu'il n'était ; et souvent on attribuait à sagesse ce qui ne venait que d'ignorance »3.
Hiérarchie et discipline furent les soucis constants de Louvois. Il ne put abolir la vénalité des grades de colonel et de capitaine : aussi les régiments restaient-ils propriétés de leurs officiers. Mais Louvois réprima les abus, sévissant contre l'absentéisme des officiers (en 1674 en pleine campagne, on vit encore des régiments presque sans officiers présents !). Il réprima aussi le pillage, lequel était généralement excusé par l'arriéré de solde et le retard du ravitaillement4.
Il interdit aux soldats de se livrer à des exactions ; jusqu'alors, les pillages militaires étaient tolérés, notamment pour compenser les retards dans le versement des soldes. Il ne fut guère apprécié des militaires. Ces derniers se méfiaient de ce grand commis de l'État qui se permettait de leur donner des ordres et n'hésitait pas à sévir contre l'absentéisme des officiers. Les officiers disposaient d'enveloppes pour payer et équiper les nouvelles recrues. Mais ce système entraînait de nombreux abus. Certains supérieurs dotaient leurs hommes d'uniformes et de chaussures de mauvaise qualité et empochaient la différence. On usait du même stratagème avec la nourriture, achetée à vil prix. Dernière filouterie : les officiers n'hésitaient pas à gonfler artificiellement les effectifs placés sous leur commandement afin d'empocher le surplus de solde5.
Pour obtenir des conversions forcées, il organise des dragonnades où la soldatesque a la mission d'agir pour imposer la terreur, surtout chez les protestants. La méthode brutale obtient des résultats mais il s'attire notamment la haine de Madame de Maintenon. Il meurt en charge le 16 juillet 1691, peut-être[réf. nécessaire] à la veille d'une disgrâce du fait de son opposition à une annonce officielle du mariage secret du Roi-Soleil avec Madame de Maintenon (auquel Louvois, selon de nombreuses sources, avait assisté[réf. nécessaire]), annonce qui aurait fait de Louis XIV la risée de toute l'Europe.
Propriétés de Louvois
Louvois acquiert le château de Meudon en 1679 suite au décès d'Abel Servien. Ce dernier meurt ruiné, contraignant son fils à vendre le domaine de Meudon. Pour le puissant ministre la situation de Meudon est idéale, à proximité de Versailles et de Chaville où se trouve la propriété familiale. Il se lance dans une série d'aménagements grandioses : embellissement du château, aménagement d'un système hydraulique dans la forêt de Meudon, création d'un très grand potager qui s'appellera par la suite le potager du Dauphin.
De 1683 à 1685, il achète le château d'Ancy-le-Franc, puis le comté de Tonnerre, à François-Joseph de Clermont.
Le 14 février 1688, il achète à une descendante de la famille d'Orange-Nassau le château de Montfort en Bourgogne pour 62 000 livres.