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Louis XIV au jour le jour

06 décembre 1759: Louise-Élisabeth de Bourbon

6 Décembre 2017 , Rédigé par Louis XIV au jour le jour Publié dans #BOURBON (Descendance)

Madame de France
infanta de España (1739)

duchessa di Parma, di Piacenza et di Guastalla (1748-1759)
(Marie Louise Elisabeth de Bourbon)


Parents

 

Née le 14 août 1727 à Versailles, elle est sœur jumelle de Madame Henriette.

 

Portrait en 1732 par Pierre Gobert avec sa jumelle Henriette ; Louise Elisabeth est à gauche


Ondoyée à sa naissance, elle reçut la dénomination de "Madame Première"

 

Ce n’est qu’à son baptême le 27 avril 1737, qu’elle deviendra Marie-Louise-Élisabeth, dite Madame Élisabeth, appelée "Madame" (en qualité de fille aînée du roi)


Elle était surnommée plus affectueusement « Babette » par son père.

Madame, élevée à Versailles dans l’aile des Princes, avec sa jumelle Henriette, sa sœur Adélaïde et son frère le Dauphin Louis-Ferdinand né en 1729, se montra vite intelligente, autonome, fière.

Elle était très aimée de Louis XV, à qui elle ressemblait beaucoup. Son père avait promis sa chère Babette à Philippe d'Espagne, un des fils cadets de Philippe V d'Espagne (tandis que le dauphin devait épouser la soeur de l'infant)

Il annonça officiellement la nouvelle fin février 1739.

La cour s’offusqua de cette alliance, car l’infant n’avait guère de chance de monter sur le trône Espagnol.

La jeune Élisabeth, qui avait tout juste douze ans, se maria par procuration le 26 août 1739.

Par ce mariage, elle prit de nom de Madame Infante.

Les cérémonies fastueuses qui eurent lieu pour l’occasion sont passées à la postérité.

Le 30 août, elle dut quitter Versailles.

Les adieux d’Elisabeth à sa famille furent déchirants.

En larmes, elle quitta sa sœur jumelle sur ces mots : C’est pour toujours, mon Dieu, c’est pour toujours !

C’est en territoire espagnol, à Alcalá de Henares, à 30 km de Madrid, que Madame Infante put rencontrer son époux, jeune homme de 19 ans guère brillant mais avec qui elle s’entendit bien. Leur mariage eut lieu le 25 octobre 1739.

Ils eurent trois enfants qu'elle éduqua selon la Philosophie des Lumières en leur donnant pour précepteur Mably et Condillac.


portrait en 1750 par Jean Marc Nattier

Bien que le duc de Luynes écrive dans ses mémoires, à propos d’Élisabeth :

« Elle réussit fort bien dans ce pays. On est extrêmement content de son maintien et de sa figure ».

Il semble qu’elle se serait vite lassée de la cour madrilène, où le protocole est encore plus pesant qu’à Versailles et où règnent l’ennui et l’inaction.

 

Sa belle-mère, Élisabeth Farnèse, au caractère difficile, tenta d’exercer son emprise sur la jeune femme.

 

Madame Infante s’employa alors, avec ambition et énergie, à conquérir quelque territoire pour son époux afin d’y échapper.


Portrait par Jean Marc Nattier vers 1750


Louis XV s’était engagé dans la guerre des duchés (1741-1748) où la France tentait de ravir à l’Autriche certains duchés qu’elle détenait encore en Italie.

 

En cas de conquête, ces territoires iraient à son gendre Philippe d’espagne dans leur intégralité.

 

 

 

Par le Traité d’Aix-la-Chapelle (18 octobre 1748), l’infant obtenait les duchés de Parme, Guastalla et Plaisance.

 

Ce dernier était trop fade pour tenter de s’imposer lui-même, et l’on fut froissé que Louis XV dusse agir à sa place.

 


Madame Infante en profita pour revenir à la cour de France, le 11 décembre 1748, pour remercier son père, avant de se rendre à Parme.

 

Le roi éprouva une joie parfaite, noble et aisée de se voir ainsi avec sa famille, selon Croÿ.


Il écrit également que l’infante rapportait un très grand accent gascon qui faisait, avec sa vivacité, un plaisant effet.

 

Le duc de Noailles, lui, dit qu’Élisabeth est infiniment mieux que lorsqu’elle est partie de France :

"[…] Sa figure est très agréable, elle a les plus beaux yeux du monde ; le regard perçant annonce l’esprit..."

Fine politique, au cours de son séjour, elle s’était rapprochée de Madame de Pompadour, l’appui de cette femme à la faveur éclatante pouvant se révéler judicieux pour elle, s’aliénant le parti dévot (où figuraient sa mère et ses frères et sœurs)

 

Portrait par Nattier en 1750
(Musée de Sao Paulo)


Madame Infante, bien plus heureuse à Versailles, avec sa fille Isabelle qui l’avait suivie, qu’auprès de son époux qu’elle n’aime point, ne se résolut à se rendre à Parme qu’en octobre 1749.

 

Elle y apporta la culture française et imposa le style versaillais dans son palais.

 

En 1752 mourut sa sœur jumelle, qu’elle aimait beaucoup, Madame Henriette.

 

Portraits par Nattier en 1750 avec sa fille Marie-Isabelle de Bourbon-Parme future archiduchesse d'Autriche, et en 1753 par Adelaide Labille Guiard, avec son fils Ferdinand


Élisabeth, après avoir mis au monde deux enfants en janvier et décembre de l'année précédente, revint en France en septembre pour se recueillir sur sa tombe.

 

Louis XV fut extrêmement ému de revoir sa fille.

 

Alors qu’il était prévu que Madame Infante ne restât à la cour que quelques semaines, elle y passa une année, assistant au triomphe de Madame de Pompadour, au grand dam du dauphin Louis-Ferdinand et de ses sœurs Mesdames Adélaïde, Victoire, Sophie et Louise, qui la détestaient.

 

Revenue dans son duché, Élisabeth, qui s’y ennuyait, se mit en quête d’un trône plus avantageux.

 

Elle s’allia avec l’impératrice Marie-Thérèse, qui lui promit les Pays-Bas.


Elle regagna la France début septembre 1757, espérant obtenir le soutien de son père et marier sa fille aînée, Isabelle, avec l’archiduc d’Autriche Joseph, futur empereur Joseph II.

 

Ce premier mariage eut lieu en octobre 1760.

 

La duchese de Parme songeait au duc de Bourgogne, petit-fils aîné du roi, pour sa fille cadette.


Les défaites s’enchaînant aux Pays-Bas, Madame Infante perdit peu à peu ses illusions.

 

La mort de Ferdinand VI, roi d'Espagne, sans héritier, rapprochait Élisabeth et Philippe du trône espagnol.

 

Mais le frère cadet du défunt monarque, roi de Naples et de Sicile, devint Charles III d'Espagne laissant son royaume italien non à son frère mais à son fils cadet âgé seulement de 8 ans.

 

Portrait en 1756 par Giuseppe Baldrighi (avec sa famille)


Élisabeth s’était prise d’amitié pour Bernis, un abbé qu’elle avait connu à Parme.

Choiseul, volontiers calomniateur, écrit dans ses Mémoires que Bernis aimait à caresser les seins généreux de la fille aînée de Louis XV.

La rumeur d'une liaison s’effondra lorsque l’abbé démissionna.

 

Portraits vers 1560 par Carle Van Loo


La santé de Madame Infante, toujours à Versailles, se fit de plus en plus chancelante.

Les épreuves l'avaient très lourdement affectée. Marie Leszczyńska écrit :

"Ma pauvre infante est bien malade d’une grosse fièvre […] je suis très inquiète."

 

Portrait en 1760, en habit de chasse, par Jean Marc Nattier


Au début du mois de décembre 1759, la petite vérole se déclara.

Le mal, contre lequel les médecins étaient impuissants, l’emporta rapidement. Élisabeth mourut le 6 décembre 1759 à Versailles.

Elle fut inhumée le 27 mars 1760 à Saint-Denis, auprès de Madame Henriette

 

Portrait par Jean Marc Nattier (en robe de cour)

Dame d'honneur des cours françaises

 

 

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