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Louis XIV au jour le jour

05 mai 1716

4 Mai 2018 , Rédigé par Louis XIV au jour le jour Publié dans #Calendrier


Avant que la vieille guenipe ne régnât ici, la religion était en France fort raisonnable; mais elle a tout gâté et introduit toutes sortes de sottes dévotions, comme les rosaires, etc., etc.; et lorsque des gens voulaient se montrer raisonnables, la vieille et le confesseur les faisaient jeter en prison ou exiler.

 

Ils sont tous deux cause de toutes les persécutions qu'on a dirigées en France contre les pauvres réformés et les luthériens.

 

Ce jésuite aux longues oreilles, le père La Chaise, a commencé cette œuvre d'accord avec la vieille guenipe, et le père Le Tellier l'a menée à fin; c'est par là que la France a été entièrement ruinée.

à mai 1716.


Le Dauphin n'avait pas un assez bon caractère pour savoir ce que c'est que la véritable amitié; il n'a aimé que les gens qui lui procuraient du divertissement; il a haï tous les autres.

 

Il aimait volontiers qu'on l'entretînt sur la chaise percée, mais cela se passait d'une façon tout à fait modeste, car on lui tournait le dos en causant avec lui.

 

Je me suis souvent entretenue de la sorte avec lui dans le cabinet de sa femme, qui en riait de tout son cœur '.

Mme la Duchesse (de Bourbon) est fort diverlis

1 Citons à ce sujet les observations de M. de Laborde (Palais Mazarin, note, p. 305) : « Le rôle presque politique qu'a joué la chaise percée dans toute cette époque permet d'en parler sans

santé et elle a des saillies fort agréables ' ; elle aime la table; tout cela faisait l'affaire du Dauphin; il trouvait tous les matins un bon déjeuner chez elle, et

fausse honte et nous autorise à dire qu'on en était réduit à ce meuble et au passerez provençal. Une des maîtresses d'Henri IV, Mme de Verneuil, voulait avoir son pot dans sa chambre (Tallemant, t. I, p. 83). Un mot de Marais, bouffon de Louis XIII, rapporté chez le même écrivain (t. III, p. G3 ), montre quel était l'usage suivi par le monarque. Tout le monde a lu les Mémoires de Saint-Simon; ils sont remplis de ces singuliers détails; nous indiquerons un seul passage de ce glorieux écrivain; la liberté avec laquelle il traite la question prouve à elle seule ce qu'elle avait de simple et d'ordinaire; il s'agit des habitudes du duc de Vendôme (t. V, p. 39). Quant à la malpropreté du dix-septième siècle, les gravures de Lagniet peuvent édifier le plus incrédule; la boutique de cet éditeur-graveur devait sa réputation à la large concession qu'il faisait au goût du public en publiant les sujets les plus orduriers.» Ajoutons que le comte de Brienne rapporte que toutes les entrées de la chambre de Sa Majesté (de Louis XIV) lui étaient permises et qu'il y entrait à toute heure, même dans la garde-robe quand S. M. était sur la chaise percée (Mémoires, t. II, p. 372,). Ces étranges usages étaient aussi en vigueur à la cour d'Angleterre, comme le montre un passage des Mémoires de Brienne le père.

1 On trouvera dans les Mémoires de Maurepas, t. I, p. 273, de longs détails sur la duchesse et sur son mari. Elle ne l'épargnait nullement, et, dans la manie qu'elle avait de lancer des couplets malins , elle fit sur son compte cette chanson qu'elle chanta plusieurs fois:

f.ocu par un grand capitaine,
Gendre d'une Samaritaine,
Prince grâce à la Faculté,
Fetit-Ëls d'une gourgandine,
D'où tiens-tu tant de fierté?
Serait-ce de ta bonne mine?

Le prince de Conti était ce grand capitaine ; Mme de Montespan
la Samaritaine, et on sait que le duc était contrefait.
Quant à la Faculté, il faut se souvenir que la trisaïeule du

le soir une collation. Ses filles ont les mêmes goûts, de sorte que le Dauphin passait la journée entière dans une société amusante. 11 avait d'abord eu beaucoup d'attachement pour sa belle-fille (la duchesse de Bourgogne ); mais, après qu'elle se fut brouillée avec Mme la Duchesse, il a complètement changé, et ce qui l'irrita encore, ce fut que la duchesse de Bourgogne fit décider le mariage de son fils, le duc de Berry, mariage qu'il ne voulait pas. En cette circonstance, il n'avait pas tort, et on n'a pas bien agi à son égard; j'en conviens, quoique ce mariage fût à notre avantage.

 

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