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Louis XIV au jour le jour

05 janvier 1589: Décès Catherine de Médicis à Blois

5 Janvier 2015 , Rédigé par Louis XIV au jour le jour Publié dans #Calendrier

Décès, au château de Blois en Orléanais
de Catherine de Médicis
reine douarière de France
(née princesse d'Urbino le 13 avril 1519 à Florence)
mère des derniers rois de la Maison de Valois
François II, Charles IX et Henri III

 

Catherine de Medicis.jpg

Catherine de Médicis

 

née le 13 avril 1519 à Florence (Italie)

sous le nom de Caterina Maria Romola di Lorenzo de' Medici 

 

morte le 5 janvier 1589 à Blois d'une pleurésie, entourée de l'amour des siens, mais complètement abattue par la ruine de sa famille et de sa politique.


Comme la basilique de Saint-Denis est aux mains des ligueurs, elle ne peut être enterrée dans le somptueux tombeau qu'elle y avait fait édifier pour sa famille.

Sa dépouille n'y sera mise que vingt-deux ans plus tard, et au XVIIIe siècle son monument sera détruit.

Notons à ce sujet, une anecdote célèbre au sujet de sa mort : une quinzaine d'années auparavant, vers 1571, son astrologue Côme Ruggieri lui aurait prédit qu'elle mourrait « près de Saint-Germain ». Catherine de Médicis, très superstitieuse, s'éloigna alors de tous les endroits rappelant de près ou de loin « Saint-Germain », pensant ainsi échapper à la funeste prédiction. Ainsi, par exemple, elle fit interrompre la construction du Palais des Tuileries dépendant de la paroisse de Saint-Germain-l'Auxerrois et s'installa précipitamment en 1572 dans ce qui allait devenir l'Hôtel de la Reine. Mais le destin la rattrapa, et sur son lit de mort, lorsqu'elle demanda son nom au confesseur appelé auprès d'elle pour lui porter l'extrême-onction, celui-ci répondit : Julien de Saint-Germain.

Fille de Laurent II de Médicis (1492-1519), duc d'Urbino, et de Madeleine de la Tour d'Auvergne (1495-1519), elle grandit en Italie d'où elle est originaire par son père. À la mort de ses parents, elle hérite du titre de duchesse d'Urbino, puis de celui de comtesse d'Auvergne à la mort de sa tante Anne d'Auvergne en 1524.

Par son mariage avec le futur Henri II, elle devient Dauphine et duchesse de Bretagne de 1536 à 1547, puis reine de France de 1547 à 1559. Mère des rois François II, Charles IX, Henri III, des reines Élisabeth (reine d'Espagne) et Marguerite (dite « la reine Margot »), elle gouverne la France en tant que reine-mère et régente de 1560 à 1564.

Catherine de Médicis est une figure emblématique du XVIe siècle. Son nom est irrémédiablement attaché aux guerres de Religion. Partisane de la tolérance civile, elle a de nombreuses fois tenté une politique de conciliation.

Catherine de Médicis est aussi une mécène exceptionnelle qui a financé de nombreux chantiers de construction et a protégé de nombreux artistes français. Peut-être plus que tout autre souverain français de la Renaissance, elle a contribué à donner à l'art ses lettres de noblesse et à l'employer, avec beaucoup de talent, au service de la monarchie.

Une légende noire persistante la dépeint comme une personne austère, jalouse du pouvoir, ne reculant devant aucun crime pour conserver son influence. Aujourd'hui, la tendance historiographique la réhabilite, et reconnaît en elle une des plus grandes reines de France. Néanmoins, son rôle dans le massacre de la Saint-Barthélemy contribue à en faire une figure controversée

 

Fichier:Basilica di saint Denis tomba enrico II e caterina de' Medici 03.JPG

Tombe de Henri II et de Catherine de Médicis à la Basilique Saint-Denis, France

Mort, autopsie, et inhumations de Catherine de Médicis (1589)



La mort de Catherine de Médicis, par Paul Lehugeur, XIX° siècle


Le 5 janvier 1589, à Blois, veille des Rois, Catherine de Médicis, veuve du roi Henri II et mère d’Henri III, se sentant partir, voulut faire son testament et demanda à se confesser. Elle vivait ses derniers instants. Dans la matinée, la vieille reine perdit l’usage de la parole ; ce fut donc Henri III qui dut dicter à sa place son testament. Elle reçut les derniers sacrements et s’éteignit, dans les étouffements de la pleurésie, à une heure et demie après-midi.
« La reine-mère est décédée, écrit Etienne Pasquier, la veille des Rois dernière, au grand étonnement de nous tous. » Cette fin rapide stupéfia en effet tout le monde, tant on était habitué à voir Catherine surmonter par sa vitalité toutes les maladies.
On remarqua par la suite que des « signes merveilleux » étaient apparus dans le ciel de Blois après le meurtre des Guise et dans les environs de Paris le 12 janvier.
Ce climat troublé et les rumeurs d’empoisonnement amenèrent Henri III à ordonner une autopsie, même si l’on savait au château de Blois que la mort était parfaitement naturelle.

Il n’y a pourtant pas eu de rapport d’autopsie, ou alors il n’est pas parvenu jusqu’à nous. Mais le légat rendit compte au pape de son contenu :
« Le corps de la reine fut ouvert, par ordre du Roi , et on trouva le poumon attaqué , le sang répandu dans la cervelle avec un abcès dans le côté gauche. Le corps fut embaumé, mis dans un cercueil de plomb, renfermé dans un de bois. On donna ensuite satisfaction au peuple qui accourait de tous les environs pour voir la reine : on transporta son corps de la chambre ordinaire à celle de ses audiences, orné des plus beaux habits d’or qui soient au palais. Beaucoup de dames, en habits de deuil, veillaient près du corps, autour duquel brûlait une grande quantité de lumières, et des pères franciscains psalmodiaient toute la nuit. »


Girolamo della Robbia - Ebauche de la statue funéraire de Catherine de Médicis
Musée du Louvre, Paris
Cette ébauche de transi était destinée au tombeau du roi Henri II et de la reine à Saint-Denis. L'oeuvre, commencée en 1565, restera inachevée en raison d'une décision de la reine qui fut effrayée à la vue de cette oeuvre et préféra en faire commander une autre à un artiste différent. En outre, le décès de della Robbia interrompit le travail.
Germain Pilon réalisera la figure gisante définitive qui sera installée sur le tombeau.
Autant dire que le transi ne montre pas le corps de la reine défunte mais n'est qu'une vision imaginaire d'un artiste.
Le marbre ébauché sera conservé dans la salle des Antiques du Louvre jusqu'à la Révolution.


En fait, seule fut exposée l’effigie de parade, composée d’un mannequin sur lequel on avait posé un moulage du visage de la reine, suivant la coutume. L’habituel surcot de princesse avait été trouvé dans un coffre du château ; il avait précédemment servi, raconte Brantôme, à vêtir le gisant de parade de la reine Anne de Bretagne.

Après quatre semaines de présentation de l’effigie, le Roi fit célébrer les obsèques de sa mère le 4 février 1589 dans l’église Saint-Sauveur de Blois qui s’élevait sur le rempart du château.
C’est que Paris et Saint-Denis étaient aux mains de la Ligue.
L’archevêque de Bourges, Regnault de Beaune, président de la chambre du clergé aux états-généraux, prononça une oraison funèbre sous la forme d’un panégyrique. Le prélat eut le courage, devant le parterre de ligueurs qui remplissaient l’église, de célébrer le zèle de la reine contre ceux qui autrefois, sous couvert de religion, intriguaient et menaient des entreprises au détriment de cet Etat ; il compara la « faction toujours rebelle » à un fléau de Dieu et aux nations des Philistins.

Etienne Pasquier rajouta pour la postérité une épitaphe en son honneur :

« Ci-gït la fleur de l’Etat de Florence,
Veuve de roi, mère de rois aussi,
Qui conserva d’un merveilleux souci
Tous ses enfants contre la violence…
Parant aux coups de la haine de rancœur,
Seule fermait à nos troubles la porte.
Enfin elle est morte, une veille des Rois,
Et par sa mort je crains, peuple français,
Qu’avec la paix, la royauté ne soit morte. »





La nouvelle du décès parvint à Paris le 7 janvier et se répandit dans la capitale encore surexcitée par le meurtre des deux frères Guise.
Méchamment, le chroniqueur L’Estoile, fidèle reflet des Parisiens moyens, écrivit :
« Elle portait bien l’âge, pour une femme pleine et grasse comme elle l’était. Elle mangeait et se nourrissait bien (…)
Les Parisiens crurent qu’elle avait donné occasion et consentement à la mort des princes lorrains ; et disaient les Seize que si on apportait son corps à Paris pour l’enterrer à Saint-Denis dans le sépulcre magnifique de la chapelle de Valois que, de son vivant, elle y avait bâti pour elle et le feu roi son mari, ils le jetteraient à la voirie ou dans la rivière
. »

Pasquier affirme que l’embaumement n’a guère été efficace. Du coup, on dut l’enterrer en pleine nuit en pleine terre dans l’église Saint-Sauveur (et non dans un caveau) car le corps commençait à sentir, même depuis le cercueil fermé. L’explication : la ville de Blois n’était pas pourvue en drogues et épiceries pour l’embaumement.
Le témoignage est douteux, car il n’était guère difficile en province de se procurer ce genre de produits. En outre, Pasquier ne dit pas que l’embaumement a été bâclé.

Toujours est-il que le cercueil allait attendre là jusqu’en 1610. La bâtarde d’Henri II et de Filippa Duci, sa maîtresse piémontaise, Diane, qui était duchesse d’Angoulême et de Chatellerault, après avoir été duchesse de Montmorency, fit effectuer le transfert des restes de l’épouse légitime de son père vers la rotonde des Valois à Saint-Denis .
Mais en 1719, la rotonde des Valois fut démolie sur ordre du régent. Les cercueils et le grand tombeau furent transférés dans le bras Nord du transept de la basilique.

En 1793, lorsque les cercueils royaux furent violés par les révolutionnaires, les restes de Catherine de Médicis furent déversés dans la fosse commune. Bruley, receveur des Domaines à Saint-Denis, voulut en garder un souvenir et s’empara d’une jambe, cette jambe qui, d’après Brantôme, possédait une finesse et un ensemble de lignes admirables : « la jambe et la grève très belle, ainsi que j’ai ouï-dire aussi à une de ses dames et qui prenait grand plaisir à la bien chausser, et à en voir la chausse bien tirée et tendue ».
Ce vestige humain de la reine, débris noir et desséché, a trouvé son ultime refuge dans l’une des réserves du musée Tavet à Pontoise.

Il est assez scandaleux que cette relique, suspendue dans un aquarium, ne soit pas inhumé dignement à Saint-Denis, à un emplacement adéquat.

[ Sur la profanation du tombeau d'Henri II et de Catherine de Médicis, lire sur ce forum :
http://saintdenis-tombeaux.forumculture.net/t83-la-profanation-du-tombeau-d-henri-ii-et-de-catherine-de-medicis ]


Médaille de bronze à l'effigie de Catherine de Médicis, reine de France
Atelier de Germain Pilon, vers 1575
Musée du Louvre

 

Précédée par Catherine de Médicis Suivie par
Anne d'Auvergne

 

Coat of Arms of Catherine de Médicis.svg

 

Comtesse d'Auvergne

Transparent.gif
1524-1569
Henri de France
Charlotte de Savoie
Dauphine de Viennois
1536-1547
Marie Stuart
Éléonore de Habsbourg
COA french queen Catherine de Médicis.svg
Reine de France
1547-1559
Marie Stuart
Henri de France
Comtesse d'Auvergne
1574-1589
Charles d'Angoulême
Madeleine de la Tour d'Auvergne
Duchesse de Lauragais
1519-1589

 

 

À table avec les rois de France !
Signature : Guillaume Morel - 9 juillet 2012
Jan Brueghel I, Allégorie du goût, XVIe siècle, huile sur bois, 76 x 106 cm (La Fère, musée Jeanne d'Aboville. ©RMN Photo de presse).

Jan Brueghel I, Allégorie du goût, XVIe siècle, huile sur bois, 76 x 106 cm

(La Fère, musée Jeanne d'Aboville. ©RMN Photo de presse)

« La Reine mère mangea tant qu’elle crut crever et fut malade

On disait que c’était d’avoir trop mangé de culs d’artichauts et de crêtes et de rognons de coq dont elle était fort friande », relatait Pierre de l’Étoile (1540-1611) dans son Journal, à propos d’un repas de mariage dont aurait fort largement profité Catherine de Médicis (1519-1589)

 

La table, ses mets, son décor occupent à la Renaissance une place primordiale dans la vie de cour.

 

Manger est un art et un vrai spectacle. L'exposition du château de Blois cuisine ce beau sujet à toutes les sauces, au gré d'une scénographie qui associe tableaux, pièces d'orfèvrerie (tranchoirs en métal précieux), émaux, vaisselle, verrerie et linge de table, mobilier et livres de recettes.


Les spécialités diffèrent peu de celles du Moyen Âge, à l'exception de quelques innovations, comme l'apparition de la dinde, qui rivalise avec les cygnes, les hérons et autres paons, et le goût nouveau pour les desserts sucrés, les confitures, massepains, nougats qui ravissent les papilles des gourmands.

 

Le parcours étudie aussi les bonnes manières et les divers protocoles qui régissent le déroulement du repas du roi, des banquets et des festins aristocratiques, où gravitent le maître d'hôtel, l'écuyer tranchant (préposé à la découpe des volailles), le panetier, le grand échanson, les gentilshommes servants, tous aux ordres du Maître de la maison du roi.


Une exposition très complète qui fait renaître avec brio le faste démesuré des tables royales et princières au temps d'Henri II.

 

À consommer sans modération.


Informations pratiques sur Festins de la Renaissance - Cuisine et trésors de la table au XVIe siècle dans l'onglet agenda

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