03 mai 1715: Versailles

Versailles, 3 mai 1715

Après dîner, mon petit-fils le duc de Chartres est venu me voir, et je lui ai donné un spectacle approprié à son âge; c'était un char de triomphe que traînait un gros chat, et où était placée une petite chienne nommée Andrienne ; un pigeon sert de cocher, deux autres font les pages, et un chien sert de laquais et est assis derrière.

Il s'appelle Picart, et quand la dame descend de voiture, Picart abat le marchepied. Le chat se.nomme Castille.

Picart se laisse ainsi seller; on lui met une poupée sur le dos, et il fait tout ce qu'on fait faire aux chevaux au manège.

J'ai aussi une chienne qu'on appelle Badine, qui connaît toutes les cartes, et qui apporte ce qu'on lui demande; mais en voilà assez sur ce badinage.

1853, p. C41-685), un long article de M. Blaze de Bury,intitulé le Dernier des Koenigsmarck.

  On peut recourir aussi, mais avec quelque défiance, à l'ouvrage de Poellnitz : Histoire secrète de la princesse d'Alten, duchesse de Hanovre, 1732, et à un volume publié à Berlin en 1825 : Fredegunde, oder Denkwilrdigkeiten zur gefieimen Geschtchte des Hannoverischen Hofes.

C'est la traduction d'un manuscrit français qui contient beaucoup d« particularités sur la vie de Sophie-Dorothée, née le 15 septembre 1G6G, mariée le 21 novembre 1G82, morte le 13 novembre 1726.

L'Angleterre est certainement fort redevable à la duchesse de Portsmouth; c'est la meilleure femme de ce genre que j'ai vue de ma vie; elle est fort polie et d'un commerce très-agréable. Du temps de Monsieur, nous l'avions souvent à Saint-Cloud; aussi je la connais très-bien 

1 Mlle de Kéroualles. Louis XIV, par lettres patentes du mois de décembre 1673, donna à cette maîtresse de Charles II la terre d'Aubigny-sur-Niève (en Berry), et fixa d'avance le sort des enfants qu'elle pourrait donner au roi d'Angleterre, comme il aurait fait des siens propres. M. Walckenaër (Mémoires sur jtfme de Sévigné, t. III, p. 364) a publié une lettre de Louis XIV au père de la duchesse, qui avait maudit sa fille.

« Les services importants que la duchesse de Portsmouth a « rendus à la France m'ont décidé à la créer pairesse, sous le « titre de duchesse d'Aubigny, pour elle et toute sa descen« dance.

« J'espère que vous ne serez pas plus sévère que votre roi, et « que vous retirerez la malédiction que vous avez cru devoir « faire peser sur votre malheureuse fille. Je vous en prie en a ami, et vous le demande en roi. LOUIS »

Le Journal de Dangeau raconte (13 novembre 1690) que le roi porta à 20,000 livres la pension de 12,000 qu'il avait accordée à cette duchesse; elle s'était retirée en France après la mort de Charles II, et, quoique déjà vieille, elle ne fut pas à l'abri de la malice des chansonniers.

Un des couplets d'un Noël de 1696 nous est signalé comme la concernant.

On vit une duchesse

Agée de cinquante ans,

D'un air plein de tendresse

S'écriant sottement:

Croirai-je, beau poupon, que d'Elbeuf m'a trahie?
D'Antragues, ce dit-on, don, don,
Atcc lui fait cela, la, la,

Mais le menteur le uie.

Elle avait d'abord voulu être maîtresse de Louis XIV; elle se rejeta sur Charles II.

On publia son Histoire secrète, Londres